22 février 2011

Pourquoi APCE ou promouvoir l'entrepreneuriat et l'employabilité?

Des ressources humaines mal qualifiées

Pour certains observateurs, le problème de l’emploi au Cameroun relève moins du nombre d’emplois disponibles que de la qualité de l’offre de travail. En d’autres termes le profil des candidats à l’emploi n’est pas toujours adapté à la demande de travail.

La conséquence de cette inadéquation entre les formations et les emplois disponibles est que les entreprises ne disposent pas d’un capital humain de qualité suffisante pour maintenir et accroître leur performance. Elles sont donc moins compétitives sur le marché local et à l’international avec les conséquences que l’on peut imaginer dans un monde où les barrières économiques disparaissent. Cette situation n’est que la résultante d’un contexte culturel et socio-économique non encore préparé à la compétition. Plusieurs facteurs permettent de comprendre cela.

Une culture de l’« employariat »

Les jeunes aujourd’hui rêvent tous d’avoir une situation financière et sociale très aisée, qui les éloignerait du besoin matériel et les sortirait de l’indifférence sociale. C’est légitime. Là où le bât blesse, c’est qu’ils ne voient qu’un seul moyen pour atteindre cet objectif : être employé.

Ils cherchent tous à être recrutés soit comme fonctionnaires et pas dans n’importe quelles fonctions : inspecteurs des impôts, douaniers, magistrats, diplomates ; soit comme cadres dans structures internationales (ONG ou entreprises). Et tout au long de leurs études et de leur carrière professionnelle, tous leurs efforts sont déployés pour atteindre cet ultime objectif et avec des méthodes, devenu dit-on, courantes mais peu orthodoxes ou éthiques : corruption, pratiques de sorcellerie, brimade de jeunes professionnels trop ambitieux, etc…

Ainsi, règne une culture administrative, une culture de la sécurité de l’emploi et non de la productivité ou de la performance. C’est elle que nous appelons ici employariat ou employmentship. Ceci peut expliquer en partie, pourquoi malgré des taux de croissance supérieurs à zéro, la pauvreté ne recule pas de manière sensible car la force de travail consomme plus qu’elle ne produit. Avec tous ces jeunes orientés (ou qui s’orientent) vers les emplois salariés, c’est un grand potentiel de créativité qui dort ou s’endort. Mais pourquoi en sommes-nous encore là ?

Un environnement institutionnel inadéquat ou inopérant

Plusieurs facteurs peuvent permettent de comprendre cet état de choses :

· Vestiges d’un Etat fort et centralisé

Cette situation n’est que la conséquence d’une situation économique où l’Etat était, et est encore dans une moindre importance, à la fois le régulateur et le premier acteur économique, principal pourvoyeur d’emplois à travers l’administration ou à travers les entreprises publiques ou parapubliques.

· Réduction des moyens financiers de l’Etat et Inactivité des services d’orientation

Avec la crise économique qui commence dans les années 80, les services d’orientation déjà insuffisants en nombre, se retrouvent sans moyens et ne peuvent plus offrir aux jeunes les services découlant de leur mission.

· Les nouveaux modèles sociaux

La fin des années 80 a connu l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs, les fournisseurs de l’Etat ou entreprises de marchés publics, dont le mérite dépend moins de leur performance que de leur réseau d’influence.

· Un cadre juridique et fiscal insuffisamment incitatif

Le Cameroun ne dispose toujours pas de véritables structures chargées d’encourager et d’accompagner les entrepreneurs (aspirants et existants). Comme on est toujours en attente d’un cadre réglementaire et fiscal adapté à la Petite et Moyenne Entreprise qui faciliterait la création et le développement des PME.

Le décret présidentiel réorganisant la Chambre de Commerce en 2002 a mis sous la responsabilité de cette institution, la mise en place de « centres de gestion agréés ». Mais aucune unité de ce type n’a encore vu le jour.

L’environnement socio-économique du Camerounais se trouve donc dominé par la culture de l’employmentship, des ressources humaines pas adaptées aux besoins des entreprises et autres entités économiques et un environnement institutionnel favorable à la persistance des deux premiers facteurs cités. Autant de choses qui ne sont pas favorables à la création suffisante de richesses nécessaires pour réduire la pauvreté de moitié d’ici à l’horizon 2015.

Au-delà des questions d’employabilité, c’est la problématique de l’entrepreneurship qui est posée. APCE (Association pour la Promotion de la Culture Entrepreneuriale) est une initiative qui vise à apporter une solution à cette double problématique de l’emploi et de l’entrepreneuriat, dans l’optique de contribuer à l’émergence d’une culture de la performance et d’une culture de l’entrepreneuriat en Afrique et au Cameroun.

10 septembre 2010

HYMNE NATIONAL DU CAMEROUN

Le Chant de Ralliement est l'hymne national du Cameroun.

Utilisé officieusement depuis 1948, il fut adopté officiellement en 1957. La musique a été composée par René Djam Afame, qui écrivit aussi les paroles avec Samuel Minkio Bamba et Moïse Nyatte Nko'o. Ses paroles furent modifiées en 1978.



I.

Ô Cameroun berceau de nos ancêtres,
Va debout et jaloux de ta liberté.
Comme un soleil ton drapeau fier doit être
Un symbole ardent de foi et d'unité.
Que tous tes enfants du nord au sud,
de l'est à l'ouest soient tout amour,
Te servir que ce soit leur seul but,
Pour remplir leurs devoirs toujours.

Refrain :
Chère patrie, terre chérie,
Tu es notre seul et vrai bonheur,
notre joie et notre vie,
A toi l'amour et le grand honneur.

II.
Tu es la tombe où dorment nos pères,
Le jardin que nos aïeux ont cultivé.
Nous travaillons pour te rendre prospère.
Un beau jour enfin nous serons arrivés
De l'Afrique sois fidèle enfant,
Et progresse toujours en paix,
Espérant que tes jeunes enfants,
T'aimeront sans bornes à jamais.

6 novembre 2008

Jeunesse, Pauvreté et création d’entreprise au Cameroun


La population camerounaise est essentiellement composée de jeunes. Si l’on se réfère aux statistiques datant d’avril 2003 et repris dans la politique nationale de la jeunesse du Cameroun en octobre 2006, les jeunes âgées de moins de 25 ans représentent 63,8% de la population camerounaise et ceux de moins de 15 ans environ 43%.

Sur le plan économique, les jeunes sont parmi les premières victimes de la pauvreté qui sévit au Cameroun depuis les années 90. « En 2006, il est estimé que plus de 90% des jeunes vivent avec moins d’un dollar par jour. La pauvreté des jeunes varient considérablement selon les régions passant du simple au double entre les zones urbaines où l’incidence est de 22 % en moyenne et les zones rurales où elle atteint des pics de 50 % ».

Par ailleurs, « le chômage et le sous-emploi atteignent des niveaux très élevés en milieu jeune. Selon les résultats de l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI 2005), environ 11% des jeunes de 15 à 29 ans sont en chômage, particulièrement en zone urbaine. Le sous-emploi global concerne environ 94% et 84% des jeunes âgés de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans respectivement (BIT). Les jeunes ruraux sont les plus concernés par le sous-emploi : environ 95% et 88% des jeunes ruraux âgés de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans respectivement sont sous-employés contre 90% et 77% des jeunes urbains des mêmes groupes d’âge ».

Les statistiques ci-dessus sont révélatrices des difficultés que rencontrent les jeunes au Cameroun pour s’insérer dans la vie active. Cette situation est aggravante car « depuis l’avènement de la crise économique qu’a traversé le pays, le nombre de jeunes hautement qualifiés mais sans perspectives d’emploi, s’est accru et constitue une cible préoccupante majeure [pour le gouvernement camerounais] » et ce d’autant plus que, « Selon EESI 2005, le marché du travail est caractérisé par une très forte prépondérance des emplois informels (95% des jeunes actifs), de plus en plus précaires, indépendants et faiblement rémunérés, d’où le fort attrait de l’emploi public qui continue de symboliser la réussite ».

L’emploi public est considéré par les jeunes comme une source de revenus stable et à vie. Il représente la sécurité. Mais les salaires qui y sont pratiqués ne peuvent offrir une vie décente conforme aux aspirations des jeunes d’aujourd’hui. Par ailleurs, vu les ressources financières limitées de l’Etat et le nombre de places disponibles, l’Etat en recrutant les jeunes ne pourra pas absorber plus de 25% des jeunes dans le besoin (à la recherche d’un emploi). Quelle issue donc pour les autres?

Avec une population croissante et jeune, un secteur bancaire surliquide, un tissu industriel diversifié, et une position géostratégique en Afrique centrale, le Cameroun dispose d’une économie à fort potentiel de croissance. Il y a donc de la place et un besoin pour de nouvelles initiatives économiques. La création d’entreprise peut donc être une alternative sérieuse (par rapport à l’emploi salarié public ou privé dont les offres sont limitées et les conditions précaires) pour les jeunes qui veulent intégrer la vie active.


Il revient à l'Etat de stimuler la création d'entreprise. Mais c'est aussi un engagement individuel.

Luc FOLEU
Consultant en Microentreprise
Juillet 2008

Premier Discours de Barack Obama après sa victoire (2008)

Obama's victory speech

Democrat Barack Obama has become the first African-American to win the White House. Here are his remarks as prepared for delivery to a huge crowd in his home city of Chicago:


CHANGE HAS COME

If there is anyone out there who still doubts that America is a place where all things are possible; who still wonders if the dream of our founders is alive in our time; who still questions the power of our democracy, tonight is your answer.


It's the answer told by lines that stretched around schools and churches in numbers this nation has never seen; by people who waited three hours and four hours, many for the very first time in their lives, because they believed that this time must be different; that their voice could be that difference.


It's the answer spoken by young and old, rich and poor, Democrat and Republican, black, white, Latino, Asian, Native American, gay, straight, disabled and not disabled - Americans who sent a message to the world that we have never been a collection of Red States and Blue States: we are, and always will be, the United States of America.


It's the answer that led those who have been told for so long by so many to be cynical, and fearful, and doubtful of what we can achieve to put their hands on the arc of history and bend it once more toward the hope of a better day.


It's been a long time coming, but tonight, because of what we did on this day, in this election, at this defining moment, change has come to America.


PARTNERS IN THE JOURNEY

I just received a very gracious call from Senator McCain. He fought long and hard in this campaign, and he's fought even longer and harder for the country he loves. He has endured sacrifices for America that most of us cannot begin to imagine, and we are better off for the service rendered by this brave and selfless leader.

I congratulate him and Governor Palin for all they have achieved, and I look forward to working with them to renew this nation's promise in the months ahead.


I want to thank my partner in this journey, a man who campaigned from his heart and spoke for the men and women he grew up with on the streets of Scranton and rode with on that train home to Delaware, the Vice-President-elect of the United States, Joe Biden.


I would not be standing here tonight without the unyielding support of my best friend for the last 16 years, the rock of our family and the love of my life, our nation's next First Lady, Michelle Obama. Sasha and Malia, I love you both so much, and you have earned the new puppy that's coming with us to the White House.


And while she's no longer with us, I know my grandmother is watching, along with the family that made me who I am. I miss them tonight, and know that my debt to them is beyond measure.


To my campaign manager David Plouffe, my chief strategist David Axelrod, and the best campaign team ever assembled in the history of politics - you made this happen, and I am forever grateful for what you've sacrificed to get it done.


VICTORY FOR THE PEOPLE

But above all, I will never forget who this victory truly belongs to - it belongs to you.


I was never the likeliest candidate for this office. We didn't start with much money or many endorsements. Our campaign was not hatched in the halls of Washington - it began in the backyards of Des Moines and the living rooms of Concord and the front porches of Charleston.


It was built by working men and women who dug into what little savings they had to give $5 and $10 and $20 to this cause.


It grew strength from the young people who rejected the myth of their generation's apathy; who left their homes and their families for jobs that offered little pay and less sleep; from the not-so-young people who braved the bitter cold and scorching heat to knock on the doors of perfect strangers; from the millions of Americans who volunteered, and organised, and proved that more than two centuries later, a government of the people, by the people and for the people has not perished from this Earth.


This is your victory.


THE TASK AHEAD

I know you didn't do this just to win an election and I know you didn't do it for me. You did it because you understand the enormity of the task that lies ahead. For even as we celebrate tonight, we know the challenges that tomorrow will bring are the greatest of our lifetime - two wars, a planet in peril, the worst financial crisis in a century.


Even as we stand here tonight, we know there are brave Americans waking up in the deserts of Iraq and the mountains of Afghanistan to risk their lives for us.


There are mothers and fathers who will lie awake after their children fall asleep and wonder how they'll make the mortgage, or pay their doctor's bills, or save enough for college. There is new energy to harness and new jobs to be created; new schools to build and threats to meet and alliances to repair.


REMAKING THE NATION

The road ahead will be long. Our climb will be steep. We may not get there in one year or even one term, but America - I have never been more hopeful than I am tonight that we will get there. I promise you - we as a people will get there.


There will be setbacks and false starts. There are many who won't agree with every decision or policy I make as president, and we know that government can't solve every problem. But I will always be honest with you about the challenges we face. I will listen to you, especially when we disagree.


And above all, I will ask you join in the work of remaking this nation the only way it's been done in America for 221 years - block by block, brick by brick, calloused hand by calloused hand.


ONE NATION, ONE PEOPLE

What began 21 months ago in the depths of winter must not end on this autumn night. This victory alone is not the change we seek - it is only the chance for us to make that change. And that cannot happen if we go back to the way things were. It cannot happen without you.


So let us summon a new spirit of patriotism; of service and responsibility where each of us resolves to pitch in and work harder and look after not only ourselves, but each other. Let us remember that if this financial crisis taught us anything, it's that we cannot have a thriving Wall Street while Main Street suffers - in this country, we rise or fall as one nation; as one people.


Let us resist the temptation to fall back on the same partisanship and pettiness and immaturity that has poisoned our politics for so long. Let us remember that it was a man from this state who first carried the banner of the Republican Party to the White House - a party founded on the values of self-reliance, individual liberty, and national unity.


Those are values we all share, and while the Democratic Party has won a great victory tonight, we do so with a measure of humility and determination to heal the divides that have held back our progress. As Lincoln said to a nation far more divided than ours: "We are not enemies, but friends… though passion may have strained it must not break our bonds of affection."


And to those Americans whose support I have yet to earn - I may not have won your vote, but I hear your voices, I need your help, and I will be your president too.


AMERICA IN THE WORLD

And to all those watching tonight from beyond our shores, from parliaments and palaces to those who are huddled around radios in the forgotten corners of our world - our stories are singular, but our destiny is shared, and a new dawn of American leadership is at hand.


To those who would tear this world down - we will defeat you. To those who seek peace and security - we support you.


And to all those who have wondered if America's beacon still burns as bright - tonight we proved once more that the true strength of our nation comes not from the might of our arms or the scale of our wealth, but from the enduring power of our ideals: democracy, liberty, opportunity, and unyielding hope.


For that is the true genius of America - that America can change. Our union can be perfected. And what we have already achieved gives us hope for what we can and must achieve tomorrow.


A HISTORY OF STRUGGLE

This election had many firsts and many stories that will be told for generations. But one that's on my mind tonight is about a woman who cast her ballot in Atlanta. She's a lot like the millions of others who stood in line to make their voice heard in this election except for one thing - Ann Nixon Cooper is 106 years old.

She was born just a generation past slavery; a time when there were no cars on the road or planes in the sky; when someone like her couldn't vote for two reasons - because she was a woman and because of the colour of her skin.


And tonight, I think about all that she's seen throughout her century in America - the heartache and the hope; the struggle and the progress; the times we were told that we can't, and the people who pressed on with that American creed: Yes we can.


At a time when women's voices were silenced and their hopes dismissed, she lived to see them stand up and speak out and reach for the ballot. Yes we can.


When there was despair in the dust bowl and depression across the land, she saw a nation conquer fear itself with a New Deal, new jobs and a new sense of common purpose. Yes we can.


When the bombs fell on our harbour and tyranny threatened the world, she was there to witness a generation rise to greatness and a democracy was saved. Yes we can.


She was there for the buses in Montgomery, the hoses in Birmingham, a bridge in Selma, and a preacher from Atlanta who told a people that "We Shall Overcome". Yes we can.


A man touched down on the moon, a wall came down in Berlin, a world was connected by our own science and imagination. And this year, in this election, she touched her finger to a screen, and cast her vote, because after 106 years in America, through the best of times and the darkest of hours, she knows how America can change. Yes we can.



THIS IS OUR MOMENT

America, we have come so far. We have seen so much. But there is so much more to do. So tonight, let us ask ourselves - if our children should live to see the next century; if my daughters should be so lucky to live as long as Ann Nixon Cooper, what change will they see? What progress will we have made?

This is our chance to answer that call. This is our moment.


This is our time - to put our people back to work and open doors of opportunity for our kids; to restore prosperity and promote the cause of peace; to reclaim the American Dream and reaffirm that fundamental truth - that out of many, we are one; that while we breathe, we hope, and where we are met with cynicism, and doubt, and those who tell us that we can't, we will respond with that timeless creed that sums up the spirit of a people: Yes We Can.


Thank you, God bless you, and may God Bless the United States of America.


Story from BBC NEWS:
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/americas/us_elections_2008/7710038.stm

Published: 2008/11/05 07:02:28 GMT

© BBC MMVIII

14 février 2007

L'emploi des jeunes au Cameroun : réalités et perspectives d'avenir

Des ressources humaines mal qualifiées
Pour certains observateurs, le problème de l’emploi au Cameroun relève moins du nombre d’emplois disponibles que de la qualité de l’offre de travail. En d’autres termes le profil des candidats à l’emploi n’est pas toujours adapté à l’offre disponible.

La conséquence de cette inadéquation entre les formations et les emplois disponibles est que les entreprises ne disposent pas d’un capital humain de qualité suffisante pour maintenir et accroître leur performance. Elles sont donc moins compétitives sur le marché local et à l’international avec les conséquences que l’on peut imaginer dans un monde où les barrières économiques disparaissent. Cette situation n’est que la résultante d’un contexte culturel et socio-économique non encore préparé à la compétition. Plusieurs facteurs permettent de comprendre cela.

Une culture de l’« employariat »
Les jeunes aujourd’hui rêvent tous d’avoir une situation financière et sociale très aisée, qui les éloignerait du besoin matériel et les sortirait de l’indifférence sociale. C’est légitime. Là où le bât blesse, c’est qu’ils ne voient qu’un seul moyen pour atteindre cet objectif : être employé.

Ils cherchent tous à être recrutés soit comme fonctionnaires et pas dans n’importe quelles fonctions : inspecteurs des impôts, douaniers, magistrats, diplomates ; soit comme cadres dans structures internationales (ONG ou entreprises). Et tout au long de leurs études et de leur carrière professionnelle, tous leurs efforts sont déployés pour atteindre cet ultime objectif et avec des méthodes, devenu dit-on, courantes mais peu orthodoxes ou éthiques : corruption, pratiques de sorcellerie, brimade de jeunes professionnels trop ambitieux, etc…

Ainsi, règne une culture administrative, une culture de la sécurité de l’emploi et non de la productivité ou de la performance. C’est elle que nous appelons ici employariat ou employmentship. Ceci peut expliquer en partie, pourquoi malgré des taux de croissance supérieurs à zéro, la pauvreté ne recule pas de manière sensible car la force de travail consomme plus qu’elle ne produit. Avec tous ces jeunes orientés (ou qui s’orientent) vers les emplois salariés, c’est un grand potentiel de créativité qui dort ou s’endort. Mais pourquoi en sommes nous encore là ?

Un environnement institutionnel inadéquat ou inopérant
Plusieurs facteurs peuvent permettrent de comprendre cet état de choses :

Vestiges d’un Etat fort et centralisé
Cette situation n’est que la conséquence d’une situation économique où l’Etat était, et est encore dans une moindre importance, à la fois le régulateur et le premier acteur économique, principal pourvoyeur d’emplois à travers l’administration ou à travers les entreprises publiques ou parapubliques.

Réduction des moyens financiers de l’Etat et Inactivité des services d’orientation
Avec la crise économique qui commence dans les années 80, les services d’orientation déjà insuffisants en nombre, se retrouvent sans moyens et ne peuvent plus offrir aux jeunes les services découlant de leur mission.

Les nouveaux modèles sociaux
La fin des années 80 a connu l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs, les fournisseurs de l’Etat ou entreprises de marchés publics, dont le mérite dépend moins de leur performance que de leur réseau d’influence.

Un cadre juridique et fiscal insuffisamment incitatif
Le Cameroun ne dispose toujours pas de véritables structures chargées d’encourager et d’accompagner les entrepreneurs (aspirants et existants). Comme on est toujours en attente d’un cadre réglementaire et fiscal adapté à la Petite et Moyenne Entreprise qui faciliterait la création et le développement des PME.

Le décret présidentiel réorganisant la Chambre de Commerce en 2002 a mis sous la responsabilité de cette institution, la mise en place de « centres de gestion agréés ». Mais aucune unité de ce type n’a encore vu le jour.

L’environnement socio-économique du Camerounais se trouve donc dominé par la culture de l’employmentship, des ressources humaines pas adaptées aux besoins des entreprises et autres entités économiques et un environnement institutionnel favorable à la persistance des deux premiers facteurs cités. Autant de choses qui ne sont pas favorables à la création suffisante de richesses nécessaires pour réduire la pauvreté de moitié d’ici à l’horizon 2015.

Au-delà des questions d’employabilité, c’est la problématique de l’entrepreneurship qui est posée. Careers Development Services (CADES) est une initiative qui vise à apporter une solution à cette double problématique de l’emploi et de l’entrepreneurship, dans l’optique de contribuer à l’émergence d’une culture de la performance et d’une culture de l’entrepreneurship.

How to finance honey activities?

Cameroon Honey Marketing Forum
Limbe, 15 – 17 November 2006

How to finance honey activities?
presented by Luc Foleu,
Micro enterprise Development Consultant

Introduction:
Honey and its by-products can be used for medicinal or nutritional purpose or for beauty only. Honey associated to other products can serve as drug for example with limes its help to threat cold; it can also be consume directly for pleasure or regain energy. These little illustrations show how much honey and its by-products can be part of our daily life. Honey as a daily consumption good provides a lot of opportunity and for different stake holders; for the consumers it contribute to their feeding, beauty and in maintaining a good health; and for the producers is a nature friendly source of income. The opportunities that offer honey can be turned into real advantage if honey is available, meaning that honey is produced. So far, the existing quantity and quality of honey, in Cameroon and in the Central Africa region, are below the market needs and the international standards. There is therefore need to improve honey supply, in quantity and quality; and to improve the honey supply there is need of funds. Questions now arise: where to get money to finance honey? And how to raise the money? These are questions to which we will try to provide answers in the following lines.

Honey activities and financing needs: what to finance?
Honey activities can be understood like all the activities within the process that lead to production and marketing of honey. They can be regrouped into 3 main steps: farming or beekeeping, processing and marketing. Beekeeping regroups activities like purchasing of beehives, their colonization by the bees, harvesting of honey. Processing start with collection of honey harvested by farmers, continue with others activities such as filtering, heating, packaging; while marketing has to do with promoting honey for sale, distributing to wholesalers or directly to customers, advertising.

The above mentioned activities, found at various levels of the process, are the one who need to be financed. The financing needs for honey activities can be classified into two groups: soft and hard. At production and processing level the hard needs are made of equipment necessary for effective honey production such as factory, beehives, smokers, drums, heater, filter, drums, and bottles bee man clothe,… To use effectively the mentioned equipment in other to produce good honey, the stake holders (bee keepers and staff for processing) needs to have the appropriate knowledge in beekeeping and honey processing. The second category of needs is what we call soft needs; they are essentially made of the technical knowledge.

The knowledge needed to conceive and organise honey activities can be consider as soft needs while the funds necessary to finance promotion campaign and advertisement can be classified under hard needs.

Now that the needs that have to be financed have been identified, the question now is how to fund this needs? Where to get funds to address those needs in the perspective of poverty alleviation (income generation for underprivileged people)? Who is going to provide funds to satisfy these needs?

Financing honey activities: who can finance what?
The act of commercialising honey is a business activity; therefore selling honey is doing business. Normally, in all business we know that the markets, meaning the customers, are the one that finance the business. The customers finance business activities by buying the goods made available to them by factories or producers. Customers generally buy products they can see and they can use. To raise money from customers the products has to be available.

In our own context, honey to be financed by customers has to be available in the market: it should be produced and sent to the markets. There is therefore a need for pre financing honey production. The issue now is who is going to pre finance the activities necessary to make honey available in the markets? And what are the needs that really need pre financing in our Cameroonian context?

From the study report presentation, we learn that the challenges for honey marketing in Cameroon has to do with awareness of the consumers, label or quality of the honey and supply meeting up with demand in some areas. Therefore financing honey activities in Cameroon means helping the sector to overcome these difficulties or to face these challenges which are: improving the quality of honey and increasing honey consumption.

Improving honey quality
To improve on the quality of honey, honey producers should improved the equipments they use (meaning buying more productive equipments) and improve on their production techniques i.e. acquiring new knowledge. This knowledge acquisition can be done through trainings, indoors or on the spot, or through internship. Knowledge development is an indirect production cost, it can not be directly charged to customer or finance by them. Such needs should be addressed by the beneficiaries themselves or through grants or public funds.

Increasing honey consumption
Meeting up with demand requires that more honey should be made available in all the potential consuming areas but also that sensitization of the population on the benefits of honey be raised. To have population more informed about honey, information campaign should be organised and accompanied with flyers, radio program, such campaigns should be promoted by public funds and non-profit organisations. Private organisations can also get involved since they are getting direct benefits for such campaigns and because of corporate social responsibility.

To increase the availability of honey to consumers, there is need to invest in the production capacity and building marketing channels and strategy. Those Investments should improve the productivity and make the products more accessible to consumers. These investments should preferably be financed by private funds.


We identified above the different ways that contribute to finance honey activities; we should discover where and how to access them.

Financing opportunities:
Based on the analysis made above we can say that financing honey activities needs a combination of development grants and private funds.

Role of funds
The private funds will contribute to make honey, a more marketable product available in quantities everywhere needed with a quality that opens all potential markets. These commercial funds will contribute in improving and increasing the processing capacities of honey, to increase the purchasing capacity of raw honey by processing units, as well as their ability to advertise their products and to explore new markets.

The development grants should contribute more in improving and increasing bee farming at rural and local levels. The development grants will increase the production capacity, in quality and quantity, at the base (beekeeping level). That could be done by direct financing of beekeepers training courses, by providing guarantee funds to increase access to loans for bee farmers at local level.

How to access these funds?
The access to development grants or funds is done through a presentation a project that can show the impact on the community at various level population, nature, economy, etc… these types of funds generally can only be source by non profit making organisations. For investment funds, the access depends on the presentation of a viable business plan that demonstrates how the given project can generate income over the years and reimburse the funds. All type of organisations can present a business plan to financial institutions; but because of security purpose private institutions (profit making) attract more funds than others

Financing the needs
To improve the production at primary level, beekeepers can use their personal funds or take loans from MFIs acting in their areas such Credit Unions affiliated to CamCCUL or at ACEP which is a Micro Finance Institutions who supports directly micro entrepreneurs. Such loans can be guaranteed by a guarantee fund provided by public administration. This concerns mainly the acquisition of equipment or materials. For knowledge development, the bee keepers should rely on their network or the association they belong to; if does not exist or function it should be created.

At processing level the same financing institutions can be targeted but the issues here is how to address them and who should do it; because at this level the exigency of profitability is more crucial. According to us, it will be more appropriate to a profit making company to lead in honey processing and marketing besides and in partnership with other institutions, civil society organisations, who will be in charge of capacity building (the federation or beekeepers associations?).

Grants as well as investment funds can be a source of funding at international level or national level.


A successful experience: Honey Care Africa
Established in March 2000, Honey Care Africa (HCA) is a socially responsible Kenyan enterprise, promoting small-scale beekeeping as an income generating opportunity for low-income rural households.

Honey Care works with small-scale farmers to provide:
§ training primarily for women and youth in commercial beekeeping
§ easy access to start-up financing to acquire equipment, like bee hives, for commercial beekeeping
§ improved beehive technology and harvesting techniques that increase productivity and protect the environment

How does this work practically: the triple model
This triple model involves HCA as the private sector organisation, beekeepers and development NGOs.

Honey Care Africa is a sales and marketing channel for the beekeepers. Once the honey is ready for sale, the organization purchases it at a fixed and competitive farm gate price. HCA then processes and packages the honey according to internationally accepted standards of operations, before selling it on the domestic and foreign markets. The enterprise provides a comprehensive package of services and linkages to other service providers. These range from training to start-up financing, technologies, and market access.

HCA works with beekeepers to whom they provide equipment and training. These operations are not free of charge. Development NGOs finance the trainings when the farmers can not afford it and they sometimes also provide the start up loans to farmers to buy equipment. The NGOs also provide capacity building to beekeepers.

Results so far
§ Honey Care provides extension services to 2,240 beekeepers, 50 percent of whom are women and youth with few economic opportunities in rural Kenya.
§ More than 1,500 beekeepers currently sell honey to Honey Care. Some double their annual income by selling their merchandise through other retailers.
§ Collaboration between Africa Now and K-Rep Development Agency (KDA), two Non–Governmental Organizations (NGOs), has increased the number of beekeepers by 25 percent in the last two years. In partnership with HCA, KDA offers a micro-leasing product that allows farmers to finance their honey production start-up costs and acquire productive assets (beehives) out of their future revenue streams.
§ In 2002, HCA and Africa Now won a Development Marketplace Award.
§ HCA is replicating the experience in Tanzania with the support of Grassroots Business Initiative (GBI) and Swisscontact.

A model for Cameroon context

Before proposing a model, we would like to present the actual situation.

The present picture
The honey sector is organised in 3 poles of activities: beekeeping, processing and marketing, capacity building. The present system has been picture in the scheme below (P1).

At primary level, the production level, beekeepers are made of two categories of people: individual beekeepers and Civil Society Organisations (CSO). The individual beekeepers who makes the bulk of the production are not organised in groups everywhere and when beekeepers associations exist they are not very effective. Beekeepers produce honey and sell it directly and individually to buyers (most often wholesalers who are the previous mentioned CSO or foreigners)

At the next stage, where processing and marketing activities are found, the leading actors are the CSO who buy in bulk to individual farmers. These CSO are sometimes not lead by active farmers. They process the honey bought at primary level, package it and sell it to customers directly or indirectly through supermarkets, shops, etc...

These CSO also provide others services to individual beekeepers like trainings. They are assisted technically and financially by international NGOs or development programs active in Cameroon.

A critical look at the present functioning, particularly processing and marketing shows that the resources at that level are not enough or appropriate, specially money, equipment and expertise. This can explain why honey production, in quantity and quality, so far does not tied with market demands and standards. This is his happening while a huge potential market exists. So there is room for investment. Then a question arises: why is it that, with this existing gap, the sector is not attracting more funds? Our observations and little contacts with the stakeholders inspire us two explanations.

The first explanation is the status of the actors. In fact, commercial funds are hardly attracted by business opportunities promoted by non profit making organisations. Secondly, we can mention the approach used; so far these actors, mainly civil society organisations, seems to be willing to develop commercial activities with development funds. But such gaps are better addressed with effective business approach.

A tentative new set up
Considering the above analysis we would like to suggest another set up through which we think the honey sector will attract more funds. This suggestion is summarised in the diagram below (P2). This proposed set up is presented in the following lines.

The production activities
For production, we would have individual beekeepers that will continue producing. Each of them owning a minimum quantity of beehives that will enable him to earn a substantial annual income. The access to beehives and other beekeeping equipments will be easier with loans provided by Micro Finance Institutions.

Individual beekeepers should be organised into groups that will form a federation. The federation should contribute in fostering beekeepers knowledge, will lobby for the beekeepers vis-à-vis public administration and should be involve in raising customers awareness.

The Processing and marketing activities
These activities should be lead by private companies who have obligation to make profit and that will buy honey at a fair price to beekeepers through their federation. These companies will make the necessary investment to equip themselves with human resources and materials that will enable them to produce honey in accordance with market needs and standards.

Due to their knowledge of the field and experience, we think that honey should be collected by CSO from beekeepers and then sold to private companies. This activity should be taken over after some time by the beekeepers associations. They could be supported by organisations like SNV to set up such a system.

The financing activities
These private companies will raise funds from directly from financial institutions such as Credit Unions, Union Bank of Cameroon, ACEP. These funds could be combined with funds from international programs that support private sector initiatives that can improve under privileged people income. Institutions like ICCO, IFC/GBI or Swisscontact are open to this type of initiatives.

Capacity building activities
Here we have to distinguish two levels. The first level concerns the beekeepers; they should benefit from training and technical assistance (including in management) provided by Civil Society Organisations or by their apex organisations. These CSO could also provide to them the material and equipment they needs to produce honey. These services should be provided to them on an increasing commercial basis; by this we mean that the price charged to beekeepers could be subsidised. The subsidies should decrease till the beekeepers are able to pay the real commercial price. This period should not exceed 3 years.

At the second level, the CSO becomes the beneficiaries. They will benefit from technical (and financial) support from others national and international, organisations. These services and other partnerships should enable to become effective service providers.


Abbreviations:
CamCCUL Cameroon Cooperative Credit Unions League
CSO Civil Societies Organisations
GBI Grassroots Business Initiatives
ICCO Interchurch Organisation for Development Cooperation
HCA Honey Care Africa
IFC International Finance Corporation
SNV Netherlands Development Organisation




References:
Ø Honey Care Africa factsheet, March 2006
Ø Honey and bee products market study report, May 2006
Ø www.ifc.org/gbi
Ø www.honeycareafrica.com
Ø www.africanow.org
Ø www.masterbeekeeper.org

9 janvier 2007

LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE :

Une Afrique en difficultés et à la marge
« En ce début du XXIème siècle, l’Afrique donne l’image d’un continent qui n’a que peu tiré parti de la globalisation économique qui s’est accélérée depuis les années 1980 et qui s’est traduite par une remarquable création de richesses. Alors que l’Asie et l’Amérique latine ont réussi à améliorer leur situation économique et à s’insérer dans l’économie mondiale à leur avantage, l’Afrique semble éprouver beaucoup de difficultés à le faire. Représentant, avec ses 832 millions d’habitants, 13% de la population mondiale, l’Afrique n’accueille que 1% des investissements directs étrangers dans le monde, assure seulement 1% du PIB mondial et environ 2% du commerce mondial, en net recul par rapport aux années 1960. Le continent n’occupe ainsi qu’une place négligeable dans l’économie mondiale et se trouve à la marge des grands mouvements qui animent la nouvelle organisation de la production dans le monde, sous l’impulsion des multinationales. »

« La stagnation et le recul qui en résultent sont tels que c’est en Afrique que l’on trouve le plus grand nombre de PMA ( 33 des 48 pays les moins avancés du monde –PMA) et de pays pauvres. Plus de 40% de sa population habitant au Sud du Sahara vivent au-dessous du seuil de pauvreté international de 1$ par jour et par personne. La FAO estime également que 200 millions d’Africains ne mangent pas aujourd’hui à leur faim. A ce tableau régulier, s’ajoute l’insécurité alimentaire causée par les calamités naturelles (sécheresse, inondations, dégâts des prédateurs, etc.). Et, la conséquence de tout cela, c’est que l’Afrique continue de dépendre très fortement de l’aide publique extérieure pour assurer sa survie et amorcer son développement. »[1]

Le tableau ci dessus dressé par l’Union Africaine donne une image triste de l’Afrique mais qui a le mérite d’être honnête et réaliste. On apprend ainsi que l’Afrique se situe en marge de la dynamique économique mondiale actuelle. Ceci est révélateur du manque de compétitivité de son économie et partant des organisations qui la constitue (Agence d’appui et entreprises). La performance n’est pas encore au rendez-vous en Afrique.

Des facteurs de non évolution
Il apparaît aussi que le développement de l’Afrique dépend moins des ressources internes au continent que des ressources extérieures. Le développement de l’Afrique ne dépend donc pas d’elle.

Et pourtant l’Afrique, malgré les siècles d’esclavage et les décennies colonisation, regorge de ressources inestimables tant sur le plan humain que sur le plan naturel. Comment comprendre donc que le continent « mère de l’humanité » n’arrive pas à produire les richesses nécessaires au bien-être de ses fils et filles ?

Au delà des questions de gouvernance[2], d’infrastructures et de leadership, deux facteurs clés semblent être à la base de cette situation : la qualité des ressources humaines et le retard technologique.

Engagements politiques et orientations stratégiques
L’importance de ces deux facteurs n’a pas échappé aux décideurs africains. Dans tous les plans de développement de l’Afrique, ils sont pris en compte. L’Union Africaine a fait de ces facteurs un de ses programmes prioritaires (n°19) dont l’objectif est ainsi libellé : « Promouvoir la valorisation des ressources humaines, le renforcement des capacités ainsi que la science et la technologie comme outils et les jeunes comme partenaires pour le développement socio-économique ».

La communauté internationale en a fait aussi une de ses priorités de développement pour le millénaire, en effet dans le cadre de la Déclaration du Millénaire, les cibles 16 (formuler et appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un travail décent et utile) et 17 (faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’information et de la communication, soient à la portée de tous) y sont consacrées dans le cadre de la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement (OMD[3] n°8).

La compétitivité étant la clé pour un développement harmonieux et durable du continent africain et une réduction de sa marginalisation de l’économie mondiale, on peut affirmer que « … [Les] ressources humaines [ et les nouvelles technologies ] constituent en Afrique et comme partout ailleurs, et aujourd’hui plus que jamais, le capital le plus précieux pour le développement. »[4]
[1] Vision d’avenir et missions de l’Union Africaine, Mai 2004, p. 12
[2] Les expériences de la Chine, de la Thaïlande et même de l’Afrique du Sud nous montrent que développement et démocratie ne sont pas nécessairement en corrélation
[3] Objectif du Millénaire pour le Développement
[4] Vision d’avenir et missions de l’Union Africaine, Mai 2004, p. 16

Capacity building in Cameroon western region

Capacity Building in Cameroon Western region : learning from the practice
By Luc FOLEU, Mars 2004

Ce document est une réflexion sur l’efficacité du renforcement des capacités dans la région Ouest du Cameroun. Il s’intéresse d’abord aux leçons apprises sur le terrain et aux obstacles identifiés et à leurs impacts sur le processus, puis ébauche des possibilités de solution.

Piliers ou fondements d’une organisation pérenne

La pérennité et l’efficacité d’une organisation repose sur 3 piliers : les hommes, les finances et l’environnement.

(a) Les ressources humaines
C’est la matière grise de l’organisation ; c’est elle qui conçoit et exécute tous les programmes de l’organisation. Elles doivent être suffisamment qualifiées pour permettre à l’organisation de bien se positionner dans son environnement, tout en faisant un bon usage de ses ressources internes. Elles doivent donc bien s’exprimer tant au niveau stratégique qu’au niveau opérationnel.

(b) Les ressources financières
Après les ressources humaines, c’est la seconde force motrice de toute organisation. Elle permet de réaliser les programmes conçus par les ressources humaines et de fournir aux hommes les outils nécessaires à leurs actions (bâtiment, matériel de bureau, véhicules,…). De plus, c’est elle qui permet de recruter des ressources humaines de qualité.

(c) L’environnement
C’est un élément externe à l’organisation mais qui lui est étroitement lié ; il est le consommateur des produits de l’organisation autrement dit, sa raison d’être. c’est dans l’environnement que l’organisation trouve son besoin d’existence. L’organisation ne peut grandir de manière sereine et pérenne que si elle apporte, de manière continue, une réponse idoine aux besoins identifiés dans l’environnement.


Les réalités de terrain
Nos fonctions nous ont donné l’opportunité de travailler avec plusieurs organisations dans diverses régions du Cameroun (Ouest, Sud-Ouest, Nord-Ouest, Est). De ces multiples expériences, nous tirons les enseignements suivants :

1. La majorité des organisations manquent de vision. Ceci demeure vrai même lorsque ces organisations ont un plan stratégique. C’est un fait révélateur que les leaders de ces organisations n’ont pas de rêves ou de projections pour les structures qu’ils dirigent.

2. Le taux d’autofinancement est très souvent largement inférieur à 50%. Il y a une très grande dépendance envers les financements extérieurs. Cela se vérifie surtout avec les organisations non productrices c’est-à-dire autre que les Institutions de Micro finance.

3. Les programmes d’action de ces organisations sont plus souvent taillées à la mesure des canons des bailleurs de fonds qu’en fonction des besoins et capacités des bénéficiaires.

4. Les ressources humaines disponibles ou existantes ne sont pas toujours celles qui ont le profil requis mais celles qui acceptent de s’accommoder des conditions financières liées au poste. Elles restent là en attente de mieux.

Impact sur le renforcement des capacités :

Nous allons nous intéresser ici à quelques aspect du processus de renforcement des capacités : le pilotage du processus, le déclenchement du processus ou demande, la continuité et l’effectivité du processus.

(a) La demande
Les organisations locales arrivent difficilement à formuler leurs besoins de renforcement de manière concrète et spécifique. Ces besoins, une fois formulés, ne sont pas toujours justifiés par l’évolution potentielle de l’organisation ; ils ressemblent plutôt à une mimique du jargon international dans du monde du développement.

(b) Pilotage du processus
Le faible niveau de compétence en terme de management général et stratégique entraîne l’incapacité pour l’organisation à prendre place, de manière confortable, dans le « driver seat » au cours d’un processus de changement.

(c) Continuité et efficacité
L’insuffisance de ressources financières a pour conséquence les ralentissements dans le processus voire de longues interruptions.

Ces divers éléments conjugués font du processus de renforcement des capacités un processus soit fictif ou inopérant du fait de sa lenteur (due à l’insuffisance de moyens financiers), soit processus étranger à l’organisation bénéficiaire par cause d’absence d’appropriation du processus et des besoins.

Les éléments qui précèdent sont révélateur du grand besoin de renforcement des capacités des organisations locales ; ce besoin est d’autant plus grand que ce sont des parties vitales de l’organisation qui sont concernées (stratégie, ressources humaines et finances). Et sans ces éléments l’environnement institutionnel ne disposera jamais d’organisations capables de stimuler et de soutenir le développement du Cameroun.

Que faut-il donc faire ?

Quelques pistes

Nous allons proposer ici 2 idées qui pourraient être un début de solution aux problèmes évoqués ci-dessus.

1. point d’achèvement financier ou auto financement à terme
il s’agirait de mettre en place un plan d’auto financement qui permettrait à l’organisation renforcée d’atteindre au bout d’une période déterminée (3 à 7 ans) un auto financement compris entre 70 et 100%. En attendant l’atteinte de ce point d’achèvement, l’organisation bénéficiera, de manière dégressive, de financement extérieur. Ces financements seront destinées à augmenter les capacités financières de l’organisation soit en étant orientée vers des secteurs productifs de l’organisation, soit vers des secteurs non productifs pour permettre à l’organisation de consacrer l’essentiel de ses ressources à des domaines productifs

2. Emploi des jeunes
Pendant que les organisations locales manquent de ressources humaines de qualité, les universités produisent chaque année plusieurs diplômés, de qualité, qui ne trouvent pas toujours immédiatement de place dans les entreprises privées ou les structures publiques.

Un partenariat avec le FNE (Fonds National de l’emploi) et les institutions universitaires privées ou publiques pourraient permettre de faire bon usage de ce potentiel humain.

De plus le passage de ces personnes dans le monde du développement pourrait contribuer à compléter leur formation humaine et intellectuelle. Ils pourraient avoir le statut d’employé à revenus modérés.

Les Communes et les objectifs du millénaire pour le développement

DSRP, Objectifs de développement du Millénaire (MDGoals) : où sont les collectivités locales ?
By Luc FOLEU, février 2004

Depuis la fin de la rédaction du DSRP et le début de la mise en œuvre des MDGoals, il nous semble que le gouvernement camerounais n’a pas organisé des ateliers d’information ou n’a pas beaucoup communiqué (à l’intérieur du pays) sur les éléments précités ; et ce, surtout avec les partenaires du développement, Ong, collectivités locales, etc…

Par contre, les Ong et autres organisations de la société civile, sont impliqués dans les programmes nés de ces documents de base ; on peut citer le PNDP, PPMF, PSFE,…Cela veut dire que ces divers acteurs sont impliqués dans des programmes visant à réduire la pauvreté au Cameroun sans avoir été suffisamment imprégnés des fondements (techniques et politiques) de ces actions ou programmes.

Cette insuffisance de communication a entraîné deux situations. La première, concerne les ONG ; elles sont actives dans le champ de la réduction de la pauvreté mais avec des visions peu harmonisées ni entre elles, ni avec le gouvernement ou peuple camerounais.

La seconde est relative aux collectivités locales. Il est difficile de percevoir dans leurs documents de planification (budget, plan quinquennal,…), un quelconque lien avec des données fondamentales du DSRP ou aux MDGoals ; ou tout simplement une liaison évidente avec le contexte national ou international de lutte contre la pauvreté.

Cela peut s’expliquer par le fait que les collectivités locales (Maires et Conseillers municipaux) ne considèrent pas leurs budgets et plans stratégiques comme des outils de gestion mais comme une fin en soi (résultats).

Cette situation est d’autant plus préoccupante que dans un avenir pas très lointain, la décentralisation sera plus avancée au Cameroun. Cela veut dire qu’il y aura un plus grand transfert des responsabilités et des ressources aux collectivités locales.

Toute chose restant égale par ailleurs, on est en droit de prédire que lorsque la décentralisation attendue sera là, la mise en œuvre des MDGoals connaîtra un sérieux ralentissement sinon une régression. Néanmoins, il me semble qu’il est encore temps pour agir. Je propose donc ce qui suit.

A. Imprégnation des maires et des autres élus avec le phénomène de la pauvreté au Cameroun tel qu’il ressort de ECAM I et II et des consultations participatives ;

B. Imprégnation des maires et des autres élus avec les MDGoals et la lutte contre la pauvreté au Cameroun ;

C. La réforme de leur méthodologie de planification ;

D. Le renforcement des capacités en terme de gestion budgétaire, outil et non résultat ;

Cela pourrait engendrer les activités suivantes :

1. Ateliers d’information et de formation au niveau départemental

2. Elaboration et diffusion du profil de pauvreté dans chaque département

3. Mise en conformité des planning des collectivités locales avec les MDGoals

4. Mise en place d’un système de monitoring avec le gouvernement central et les Nations Unies

La pauvreté au Cameroun

La pauvreté au Cameroun : Une lecture synthétique du DSRP[1] du Cameroun.
Par Luc FOLEU,
Février 2004


Entre 1996 et 2001, la ligne de pauvreté a reculée. En 1996, il fallait ajouter en moyenne 35 429 francs CFA de revenus pour sortir un individu de la pauvreté ; en 2001, ce supplément est descendu à 26 154 francs CFA. En 5 ans la pauvreté a reculé mais elle demeure présente car 4/10 camerounais vivent toujours en dessous du seuil monétaire de la pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’un dollar par jour. L’un des objectifs du millénaire auxquels le Cameroun à souscrit c’est de réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015. Pour y arriver, il importe de savoir aujourd’hui : qui sont les pauvres, qu’est ce qui les rend pauvres. Les réponses au deux précédentes questions devraient nous permettre de répondre à la suivante, que faut-il faire pour sortir 25% de la population camerounaise de la pauvreté d’ici 2015 ?



Les visages de la pauvreté
Les consultations participatives pour l’élaboration du DRSP et ECAM II nous enseignent que la pauvreté au Cameroun est rurale, intellectuelle et socio-économique.

Elle est rurale parce que 8/10 pauvres vivent en zones rurales. Le niveau de pauvreté aussi varie aussi en fonction des zones agro-écologiques ; on note ainsi que les régions de savane sont les plus touchées par la pauvreté (Nord et Extrême Nord).

Elles est intellectuelle car plus on est instruit plus on a de chance de ne pas devenir pauvres, « 44,5% des pauvres vivent dans des ménages dont le chef n’a aucun niveau d’instruction »[2]

Elle est socio-économique car les catégories d’activités économiques où la pauvreté a plus d’incidence sont par ordre de grandeur : exploitants agricoles, entrepreneurs individuels, salariés agricoles.

Sexe et pauvreté
Selon ECAM II, 80% des pauvres vivent dans les ménages dirigés par les hommes. Mais de manière globale et vu leur supériorité numérique, les femmes sont plus touchées que les hommes.


Les facteurs de risque
Nous allons ici évoquer les éléments identifiés comme déterminant de la pauvreté au Cameroun ; en d’autres termes, on répondra à la question suivante : Pourquoi certains camerounais (40% de la population) ne gagnent-ils pas plus d’1 dollars par jour ?

Un modèle de régression multiple a permis de relever que plusieurs facteurs sont responsables du faible niveau de revenu de la moitié de la population camerounaise au premier rang desquels, l’instruction, le groupe socio-économique et les infrastructures économiques.

En effet, à l’analyse, « un ménage dont le chef a le niveau du supérieur a environ 6 fois plus de chance d’échapper à la pauvreté par rapport à un ménage dont le chef est sans niveau »[3]. Par ailleurs, les ménages dont le chef est ou agriculteurs, ou chômeurs, ou inactifs, ou travailleurs informels sont plus exposés à la pauvreté que les autres car ils sont moins nantis et ne bénéficient pas d’une protection sociale adéquate comme les chefs de ménage qui exercent dans le secteur privé formel et dans le secteur public.

A ces deux variables liées s’ajoute « l’absence d’infrastructures économiques et particulièrement le mauvais état des routes en milieu urbain et l’enclavement des villages [qui] rendent difficiles les conditions de vie des ménages »[4].

On peut donc dire que les pauvres au Cameroun sont issus des ménages dont le chef, de sexe masculin ou féminin, est peu instruit et exerce dans un secteur d’activité précaire. Ils résident généralement en milieu rural ou dans des zones difficiles d’accès et ayant peu ou presque pas d’opportunités économiques (faible accès aux marchés ou aux ressources telles que le crédit, le conseil,..).


Nous venons d’identifier les pauvres au Cameroun et les principales causes de leur pauvreté. L’agenda du Cameroun prévoit une réduction de moitié de l’effectif de ce groupe à l’horizon 2015. Que faut-il donc faire pour que ce projet devienne une réalité dans 11 ans. ?


Des potentielles voies de sortie
Pour lutter contre ce phénomène, il faut non seulement s’attaquer à ses racines (facteurs de risques) mais aussi à leurs symptômes ou effets induits.

L’éducation
Les chefs de ménage à cause de leur faible niveau d’instruction, ne peuvent prétendre à des occupations à forte et pérennes rétributions financières. En conséquence, ils se livrent à des activités qui leur procurent surtout de quoi se nourrir (56% de leurs revenus sont consacrés à l’alimentation en milieu rural) et très peu pour l’éducation de leurs enfants (ils y consacrent 5,4% de leur revenus annuels), entretenant ainsi le cercle vicieux de la pauvreté.

Il n’est certes plus possible de refaire l’éducation des chefs de ménage mais on peut encore leur apporter les connaissances qui leur permettraient de rendre leurs activités génératrices de revenus plus rentables : formation et conseil à faible coût.

Les infrastructures sociales et économiques
Pour l’ensemble de la population camerounaise, 50% des ménages ont accès à l’eau potable (2001) et 46% au courant électrique pour l’éclairage ; mais, « les taux d’accès sont 3 fois plus élevés en zone urbaine qu’en zone rurale aussi bien pour l’eau potable que pour l’énergie électrique »[5].L’accès aux autres commodités de la vie (éducation, santé, transport,…) n’est pas plus facile pour les ménages pauvres affectant ainsi leur capacité à accéder aux marchés et à participer à la vie économique.

En somme, si on est instruit et que l’on réside en zone rurale, on a plus de chance de devenir ou de demeurer pauvre. En effet, « la distance par rapport à la route bitumée la plus proche a été identifiée comme une source de paupérisation des ménages ».

Il faudrait donc un vaste programme de développement des infrastructures socio-économiques en milieu rural pour y éradiquer la pauvreté. Ceci demande beaucoup de temps et les pauvres n’ont pas ce temps.

A court terme et moyen terme, des actions peuvent tout de même être entreprises :


1. Appui aux agriculteurs pour une meilleure commercialisation de leurs produits ;
La libéralisation des filières des produits agricoles de base et la crise sur le marché mondial à créer une forte précarité au niveau des paysans. Les organisations faîtières, n’étant pas préparé pour faire face à de telles situations (problèmes de management et de vision), n’ont pas pu apporter l’appui nécessaire à leurs membres. Les paysans se sont donc retrouvés tout seul avec le produit de leurs récoltes et avec en face des opérateurs privés soit usuriers soit acheteurs véreux. On observe les résultats aujourd’hui.

Il s’agira ici d’apporter un appui aux producteurs à travers leurs organisations faîtières ou groupes (GIC, Union de GIC, coopératives agricoles) pour la mise sur pied de mécanismes et circuits de commercialisation efficace et de les mettre en connexion avec des partenaires étrangers fiables.

2. Appui aux agriculteurs pour la diversification de leurs sources de revenus ;
C’est la dépendance des agriculteurs envers les cultures de rente (cacao, café,…) ou « cash crops » qui a accéléré leur paupérisation. Diversifier leurs sources de revenus peut donc s’avérer extrêmement salutaire.
Il existe d’ailleurs plusieurs domaines où la demande nationale demeure insatisfaite, tant en quantité qu’en qualité : haricots, poissons, maïs, poulets, etc…

Pour que les pauvres arrivent à diversifier leurs sources de revenus, il leur faut 2 choses : des connaissances dans le domaine à embrasser et un capital de départ. L’appui consisterait donc ici à améliorer l’offre de services financiers (Etablissement de micro finance) et non financiers (local service provider ou ONG ou organisations faîtières) ; ceci à travers une assistance ou un appui aux fournisseurs de ces services.

3. Appui aux communes pour le développement des infrastructures
Nous avons déjà relever plus haut que l’absence des infrastructures peut annihiler tout effort ou potentiel existant. A quoi cela sert d’avoir des produits à vendre, s’il n y a pas de moyens pour les acheminer au marché ? A quoi cela sert d’avoir de l’argent pour se soigner lorsqu’il n y a pas de centre de santé facilement accessible (tant en termes de distance que de prix) ? Peut-on être productif s’y on n’est pas en bonne santé physique et morale ? C’est dire toute l’importance de ce volet.

A défaut de mettre en place des programmes d’améliorations de ces infrastructures, il faudrait renforcer les capacités de lobbying des pouvoirs locaux (mairies, comités de développement et chefferies) afin qu’ils puissent attirer vers leurs régions les ressources nécessaires pour réaliser ces infrastructures. Il s’agira de les aider à planifier, monter un projet, négocier des financements (PPTE, fonds d’ambassades, ONG, budget de l’Etat, etc…) et rendre compte de manière transparente tant aux bénéficiaires qu’aux bailleurs et partenaires.

Cette approche sera d’autant plus efficace que les trois volets ci-dessous seront mis en œuvre dans une même aire géographique ou région (arrondissement par exemple) et de manière coordonnée.

Les mesures prônées ci-dessus concernent presque exclusivement les pauvres qui vivent de l’agriculture. Pourtant ils ne sont pas les seuls pauvres. Ils existent une autre catégorie de personnes qu’on peut qualifier de « débrouillards » et que l’on désigne souvent par entrepreneurs informels. Ces derniers sont une minorité en zone rurale mais ils constituent le gros du contingent des pauvres urbains. Ils ont un accès facile aux marchés mais pas au capital et à la connaissance, nécessaires pourtant pour une croissance durable de leurs entreprises.


4. Pour ces entrepreneurs informels, un programme d’appui intégré, comprenant crédit et formation (y compris dans les NTIC), nous semble prioritaire.
[1] DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
[2] DSRP, p.22, paragraphe 69
[3] DSRP, p.39, Encadré 7
[4] op. cit.
[5] DRSP, p. 29, paragraphe 93