9 janvier 2007

LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE :

Une Afrique en difficultés et à la marge
« En ce début du XXIème siècle, l’Afrique donne l’image d’un continent qui n’a que peu tiré parti de la globalisation économique qui s’est accélérée depuis les années 1980 et qui s’est traduite par une remarquable création de richesses. Alors que l’Asie et l’Amérique latine ont réussi à améliorer leur situation économique et à s’insérer dans l’économie mondiale à leur avantage, l’Afrique semble éprouver beaucoup de difficultés à le faire. Représentant, avec ses 832 millions d’habitants, 13% de la population mondiale, l’Afrique n’accueille que 1% des investissements directs étrangers dans le monde, assure seulement 1% du PIB mondial et environ 2% du commerce mondial, en net recul par rapport aux années 1960. Le continent n’occupe ainsi qu’une place négligeable dans l’économie mondiale et se trouve à la marge des grands mouvements qui animent la nouvelle organisation de la production dans le monde, sous l’impulsion des multinationales. »

« La stagnation et le recul qui en résultent sont tels que c’est en Afrique que l’on trouve le plus grand nombre de PMA ( 33 des 48 pays les moins avancés du monde –PMA) et de pays pauvres. Plus de 40% de sa population habitant au Sud du Sahara vivent au-dessous du seuil de pauvreté international de 1$ par jour et par personne. La FAO estime également que 200 millions d’Africains ne mangent pas aujourd’hui à leur faim. A ce tableau régulier, s’ajoute l’insécurité alimentaire causée par les calamités naturelles (sécheresse, inondations, dégâts des prédateurs, etc.). Et, la conséquence de tout cela, c’est que l’Afrique continue de dépendre très fortement de l’aide publique extérieure pour assurer sa survie et amorcer son développement. »[1]

Le tableau ci dessus dressé par l’Union Africaine donne une image triste de l’Afrique mais qui a le mérite d’être honnête et réaliste. On apprend ainsi que l’Afrique se situe en marge de la dynamique économique mondiale actuelle. Ceci est révélateur du manque de compétitivité de son économie et partant des organisations qui la constitue (Agence d’appui et entreprises). La performance n’est pas encore au rendez-vous en Afrique.

Des facteurs de non évolution
Il apparaît aussi que le développement de l’Afrique dépend moins des ressources internes au continent que des ressources extérieures. Le développement de l’Afrique ne dépend donc pas d’elle.

Et pourtant l’Afrique, malgré les siècles d’esclavage et les décennies colonisation, regorge de ressources inestimables tant sur le plan humain que sur le plan naturel. Comment comprendre donc que le continent « mère de l’humanité » n’arrive pas à produire les richesses nécessaires au bien-être de ses fils et filles ?

Au delà des questions de gouvernance[2], d’infrastructures et de leadership, deux facteurs clés semblent être à la base de cette situation : la qualité des ressources humaines et le retard technologique.

Engagements politiques et orientations stratégiques
L’importance de ces deux facteurs n’a pas échappé aux décideurs africains. Dans tous les plans de développement de l’Afrique, ils sont pris en compte. L’Union Africaine a fait de ces facteurs un de ses programmes prioritaires (n°19) dont l’objectif est ainsi libellé : « Promouvoir la valorisation des ressources humaines, le renforcement des capacités ainsi que la science et la technologie comme outils et les jeunes comme partenaires pour le développement socio-économique ».

La communauté internationale en a fait aussi une de ses priorités de développement pour le millénaire, en effet dans le cadre de la Déclaration du Millénaire, les cibles 16 (formuler et appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un travail décent et utile) et 17 (faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’information et de la communication, soient à la portée de tous) y sont consacrées dans le cadre de la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement (OMD[3] n°8).

La compétitivité étant la clé pour un développement harmonieux et durable du continent africain et une réduction de sa marginalisation de l’économie mondiale, on peut affirmer que « … [Les] ressources humaines [ et les nouvelles technologies ] constituent en Afrique et comme partout ailleurs, et aujourd’hui plus que jamais, le capital le plus précieux pour le développement. »[4]
[1] Vision d’avenir et missions de l’Union Africaine, Mai 2004, p. 12
[2] Les expériences de la Chine, de la Thaïlande et même de l’Afrique du Sud nous montrent que développement et démocratie ne sont pas nécessairement en corrélation
[3] Objectif du Millénaire pour le Développement
[4] Vision d’avenir et missions de l’Union Africaine, Mai 2004, p. 16

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